La nuit n’a été tendre que brièvement pour les protagonistes de ce roman, qui révèlent dès le début une fragilité sous-jacente annonçant leur chute inévitable. Le récit, structuré avec précision, alterne habilement entre plusieurs points de vue, suivant naturellement l’évolution des personnages au premier plan. Bien plus qu’un simple reflet autobiographique du couple mythique F. Scott et Zelda Fitzgerald, et au-delà d’une chronique de la "génération perdue" des expatriés, ce roman illustre la quête d’un idéal inatteignable.
De la Côte d’Azur à la Suisse et retour, l’histoire oscille entre nostalgie et illusions passagères. Les personnages errent d’une gare à une clinique, d’un hôtel à un autre—des lieux de transition qui reflètent leur propre instabilité. Fitzgerald met en scène une galerie de figures à la fois fascinantes et tragiques, fières mais vulnérables, des êtres humains enfermés dans leur condition mortelle, incapables de prolonger indéfiniment le chant divin du rossignol de Keats, dont l’ode ouvre le roman.